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Si j'​é​tais moi

by Patrick Spadrille

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  • Compact Disc (CD) + Digital Album

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1.
Allongé dans l’herbe Parqué entre trois pâquerettes C’est allongé dans l’herbe que je lui ai conté fleurette Pour rendre vertes les pâquerettes C’est sûr qu’elle avait le cœur à fleur de peau, ma rose J’étais d’la mauvaise graine, plutôt morose Mais lorsqu’on s’effleura du bout des lèvres en bout de doigts De nos âmes on s’enivra On roula dans l’herbe Racrapotant quatre pâquerettes C’est enroulé dans l’herbe que nos corps se firent la fête Et que mon âme pris perpet’ Je sais que tu as le cœur à fleur de peau, ma rose J’suis que d’la mauvaise graine, plutôt morose Mais si l’on prend la peine de n’parler plus d’moi ni de toi Je sais que « nous » nous suffira Avachi dans l’herbe Sur un cimetière de pâquerette La vache c’est sur cette herbe qu’une idée me vient en tête J’crois que j’préfère les pâquerettes Ouais, j’crois que j’préfère les pâquerettes. Ouais, ouais les pâquerettes ouais Ouais c’est ça en fait En fait j’préfère les pâquerettes Non c’est pas toi que j’aime, non C’est les pâquerettes Les pâquerettes Les pâquerettes Dommage que t’avais l’cœur à fleur de peau, ma rose J’t’ai dit d’la mauvaise graine, plutôt morose N’attendons pas qu’s’égraine notre amour, il vaut mieux que ça Et je sais qu’il fanera Un couteau dans ton cœur à fleur de peau, ma rose Ton regard plein de haine, plutôt morose Un peu, beaucoup, à la folie, pas du tout, suis-je bête J’avais pas cru les pâquerettes
2.
Désir indochinois (free) 03:24
Puisqu’elle fuit à l’envers Apprentie nue, sans son dessus Telle une île au loin Vague à larme Six cent six – Mon corps s’immisce Glissement saisissant Méli mêlant menus moments Telle une île au loin Vague à l’homme Six cent six – Ton corps… Désir indochinois chez moi Shunba Désir indochinois chez moi Shunba Puisqu’il joue de travers Amérindien, mérite rien Telle une île au loin Accentue Six cent six – Ton corps m’y glisse En sueur, hameçon sœur Assise en soupçon de bonheur Telle une île au loin L’accent tue Si t'insistes – Ton corps… Désir indochinois chez moi Shunba Désir indochinois chez moi Shunba
3.
14 rue de l’Page Blanche, elle porte bien son nom C’est là que j’ai garé l’camion Assis côte à côte devant notre passé 8 mètres cubes bien entassés On déballe nos affaires… pardon tes affaires Faut qu’j’réapprenne à vivre au « tu » C’est mon cœur qui est en carton Juste après nos noces de coton Rongés de monotones manies et de ménages Mais aujourd’hui tu déménages 23 rue d’la joie d’vivre, elle porte mal son nom C’est là que je m’retrouve tout con J’ai le regard en berne, le corps au ralenti, Entre ces murs coulaient nos vies Des traces de poussières autour de tes absences Ultimes cendres, morte romance C’est mon cœur qui est en carton Juste après nos noces de coton Comme un gouffre béant, empli de ton néant Il faut que j’revive à présent Nouvel agencement de notre… mon appartement Comme s’il n’y avait pas d’avant J’ai repeint le salon, un joli gris menhir Couche d’acrylique sur nos souvenirs C’est mon cœur qui est en carton Juste après nos noces de coton Sur les ruines de nous, j’ai reconstruit ma vie Mais rappelle-moi si ça te dit. Si ça te dit. Si ça te dit.
4.
Plus de temps, j’en manque tellement Plus de plage, moins d’embouteillage Plus d’argent en moins de temps Moins d’impôts, plus de dodo Plus de vacances, d’Aix en Provence Moins de râteaux, d’ex en sanglots Plus de mardis gras, marre du gris Moins de tralala, plus de trilili Plus de coquines, de Marilyn Moins de crétins, de Jeans Martins Plus de jours dans mes semaines Plus d’amour et moins de haine Un appart plus grand Moins d’emmerdements Un boulot moins chiant Encore plus tout l’temps ! Quand je serai mieux je serai bien Je suis pas heureux mais néanmoins En attendant j’vis plus ou moins De plus en plus, de moins en moins Plus de muscles moins minus Moins d’calories, j’s’rais plus joli Moins d’effort, plus de confort Plus de choix et moins d’anchois Plus, encore, davantage, more Moins, minimum, moins que rien Plus de mieux et moins de « bien » Plus de tout et moins de rien Un appart plus grand Moins d’emmerdements Un boulot moins chiant Encore plus tout l’temps ! Quand je serai mieux je serai bien Je suis pas heureux mais néanmoins En attendant j’vis plus ou moins De plus en plus, de moins en moins J’ai le sourire en balancelle En liberté conditionnelle Marchant dans ce marché aux plus J’ai la vie en bonus malus J’ai le sourire en balancelle En liberté conditionnelle Marchant dans ce marché aux plus J’ai la vie en bonus malus Un appart plus grand Moins d’emmerdements Un boulot moins chiant Encore plus tout l’temps ! Quand je serai mieux je serai bien Je suis pas heureux mais néanmoins En attendant j’vis plus ou moins De plus en plus, de moins en moins
5.
Cafard 03:56
Une étrange petite bête entre délicatement dans ma tête. Si c’est une bête à Bon Dieu c’est… qu’il est malheureux. Faut trop pas lui en vouloir à ce broyeur de noir couleur cigare. Nous somm’ devenus amis, compagnons d’ennui. Blotti dans un coin de mon oreille, dévoué filtreur de merveille. Réfugié dans mon cerveau, soudain rien n’est beau. Les minutes sont tellement profondes et je m’y suis laisse tombé Dans ce gouffre - à secondes. J’ai l’bonheur cassé. Il se nomme cafard. C’est un bouffeur d‘espoir. C’est dire si d’son côté Il est désespéré. J’ai le bonheur défait, le soleil est laid, l’horizon imparfait, C’est quoi ces sourires idiots ? Même pas rigolo. J’ai plus envie de rien, ni prendre mon bain, ni caresser mon chien Me lever le matin… bah je l’ferai demain Il se nomme cafard. C’est un bouffeur d‘espoir. C’est dire si d’son côté Il est désespéré. Il ne fait peut être que passer, - faisons semblant de rien. « Que m’as tu demandé ?… Non, t’inquiètes, ça va bien. » Petit cafard honteux. Je l’cache aux heureux. Quand je serais comme eux, j’parlerai pas aux cafardeux. Il se nomme cafard. C’est un bouffeur d‘espoir. C’est dire si d’son côté Il est désespéré. D’où viens tu mon cafard ? J’t’avais pas invité. T’es tu trompé d’histoire ? Restes-tu pour dîner ?
6.
Il lui dit « salut mignonne » Dans son costume d’aluminium Lentement elle l’en déshabille Il sait y faire avec les filles De son regard elle le dévore De sa langue lui caresse le corps De ses dents elle le mord à mort De son cœur elle le corps à corps Ne cherche pas dans le placard Il est planqué dans l’armoire… à provisions. Le chocolat blanc la rend haaaaaaaaan Et celui au lait lui fait wèèèèè Un morceau de noir ça la aaaaaaaaa Qu’est-ce qu’on peut faire contre ça ? T'inquietes pas de ce gars-là Mais garde un œil sur ce Galak Oublie l'mec en Ferrari Mais méfie-toi du Ferrero Il a « suchars »mé ta belle Et c’est la galère avec elle Toi nu t’es là tu te donnes Elle ne pense qu’au Toblerone Ne cherche pas dans le placard Il est planqué dans l’armoire… à provisions Le chocolat blanc la rend haaaaaaaaan Et celui au lait lui fait wèèèèè Un morceau de noir ça la aaaaaaaaa Qu’est-ce qu’on peut faire contre ça ? Faut dire qu’il a des arguments Avec lui pas de belle maman Il ne regarde pas le football Il n’essaie jamais d’être drôle Son seul défaut : source de calorie Même ça elle s’en fout, elle sourit Qu’est-ce que j’peux faire contre ça ? S’il est là je suis chocolat Le chocolat blanc la rend haaaaaaaaan Et celui au lait lui fait wèèèèè Un morceau de noir ça la aaaaaaaaa Qu’est-ce que je peux faire contre ça ? Qu’est-ce que je peux faire contre ça ? Qu’est-ce que je peux faire contre ça ? Qu’est-ce que je peux faire contre ça ? La réponse à cette question-là Je te la donne, prépare-toi Fais des abdos 1-2-3 T’auras des tablettes en chocolat Fais des abdos 1-2-3 T’auras des tablettes en chocolat Fais des abdos 1-2-3 T’auras des tablettes en chocolat
7.
Pas 04:35
Ton sourire funambule Tes yeux d’entrechats Ton Cœur majuscule Ton corps au creux de mes doigts La candeur de ta voix Même quand tu ne dis pas Cette flamme en toi Ton odeur tapie dans les draps Tu as su lire en moi Le silence entre mes pas Ta graine de joie Pansements sur mes vieux dégâts Mais je t'aime pas. Pas. Encore moins que moi. Je ne sens pas d'émoi en moi. Lalala. Non je t'aime pas. Pas. Cupidon, réveille-toi. Tu vois bien qu’elle est juste là. Lalala. Tu es tous mes désirs L’étincelle de mes soupirs Complice de mes nuits Sublime en qui mon corps s’oublie T’es ma faille idéale. Mais je n’y suis pas tombé J'ai le cœur bancal Dépassé par trop de passé Je ne t'aime pas. Pas. Encore moins que moi. Je ne sens pas d'émoi en moi. Lalala. Non je t'aime pas. Pas. Cupidon, réveille-toi. Tu vois bien qu’elle est juste là. Lalala. On habiterait une petite maison à la campagne. On s’y ferait la vie couleur champagne. Je te ferais des surprises tout le temps. Tu ne serais plus vraiment surprise mais tu ferais bien semblant. Le soir on éteindrait la télé, on allumerait le feu. On se demanderait comment on faisait avant d’être amoureux On se ferait l’amour fabuleux, comme au cinéma On dériverait au large du Kama Sutra Je te dévorerais le ventre jusqu’au trépas A bout de souffle j’hurlerais ton nom tout bas Oui, je m’y vois déjà. Mais voilà, ça s’fera pas. Car je t'aime pas. Pas. Encore moins que moi. Je ne sens pas d'émoi en moi. Lalala. Non je t'aime pas. Pas. Cupidon, réveille-toi. Tu vois bien qu’elle est juste là. Lalala.
8.
Il s’engouffre dans un demi lit Qui n’est plus que le sien. Qui n’est plus guère qu’un outil Pour attendre le matin. Il repense au bonheur En pensant “nous étions”. L’amour à l’imparfait Mérite bien ce nom. Il éteint puis rallume, espérant que, soudainement, elle soit là, comme avant Il éteint puis rallume Il éteint puis rallume Il éteint puis rallume Il éteint puis… éteint. La nuit, tous les absents sont gris. Il ère dans un demi lit Qui n’est plus que le sien. Compte jusqu’à l’infini Pour mesurer son chagrin. Pas moyen de compter les moutons Et enfin être endormi. Plus jamais ils ne sauteront La bergère est partie. Vivre son éveil Demande trop de courage. Il n’a que le sommeil Pour suicide du lâche. Il éteint puis rallume, espérant que, soudainement, elle sourie là, comme avant Il éteint puis rallume Il éteint puis rallume Il éteint puis rallume Il éteint puis… éteint. La nuit, tous les absents sont gris. Il pleure dans un demi lit Qui n’est plus que le sien. Il n’est que tout petit Préférerait n’être plus rien. Puis… Puis… Puis d’un coup, il se lève. Son lit est plus haut qu’une montagne. Il brandit dans sa voix un glaive. Interpelle la vie avec hargne. L’amour, chez elle, s’est tari? Pourquoi pas chez lui? Son corps est recouvert de sanglots. Le souffle du taureau. Combattant son enfer en chevalier noble et fier d’une guerre sans adversaire Il sanglote puis crie Il sanglote puis tonne Il sanglote puis hurle Il sanglote puis… s’endort. La nuit, tous les absents sont gris.
9.
La rumeur 02:41
- Dis euuuuuh…T’es au courant? - Non quoi ? - Il paraît que… - Que quoi ? - Je sais pas si je suis censé te le dire… mais il paraît que… enfin tu vois… - Mais non ?! C’est fou ça ! - Moi c’est ce qu’on m’a dit… Je dis ça… - Ben ça alors - Moi je t’ai rien dit. - Oui, je comprends - En tout cas j’peux pas t’en dire plus… - Tu crois que… ? - Je saurais pas dire. Mais à mon avis oui… - Ah oui ?! Ben merde ! J’te dis qu’je t’ai pas dit qu’tu sais qu’je sais qu’il dit qu’ j’ sais Il m’a dit que t’as dit que j’sais qu’il dit qu’ je dis qu’il sait S’il te dit que je dis qu’je pense qu’il dit que j’sais qu’il pense C’est qu’il pense que j’ai dit qu’tu penses qu’il dit qu’il sait qu’tu penses - Hè…Tu devineras jamais ce qu’on m’a dit ? - Non quoi ? - Ben il paraît que… - Ah oui, j’en avais entendu parler - Ah bon ? - Mais en fait c’est même pire que ça. Moi on m’a dit que… - Mais non ?! - Si. - Comment tu le sais toi ? - Je pas le droit de le dire. - Oui moi c’est pareil - Surtout que… - Ben oui forcément… - Et puis si ça se sait… - Ne m’en parle pas. - Vaut mieux garder ça pour toi - T’inquiètes, de toute façon je l’ai dit à personne J’te dis qu’je t’ai pas dit qu’tu sais qu’je sais qu’il dit qu’ j’ sais Il m’a dit que t’as dit que j’sais qu’il dit qu’ je dis qu’il sait S’il te dit que je dis qu’je pense qu’il dit que j’sais qu’il pense C’est qu’il pense que j’ai dit qu’tu penses qu’il dit qu’il sait qu’tu penses Ecoute la rumeur Ecoule la rumeur S’immisce la rumeur Sévissent les rumeurs
10.
Si j’étais moi je ne prévoirais pas, je ne calculerais pas Si j’étais moi j’aurais une montre où il n’y aurait que des secondes Si j’étais moi je peux te dire que tous mes défauts préférés Je les assumerais tell’ment qu’ils s’prendraient pour des qualités Si j ‘étais moi j’avalerais tes yeux, je te boufferais des doigts Je ferais l’amour en toi et je te baiserais parfois Angoisse, crainte et inquiétude seraient des mots d’autrefois Si j’étais moi ce serait la peur qui se méfierait de moi Si j’étais moi Si j’étais moi Si j’étais moi tu ne me reconnaitrais pas Si j’étais moi je ferais ce que je veux et pas ce qu'il faut Si j’étais moi je serais tellement moi que j’en serais beau Si j’étais moi si je t’aime toi si je t’ai mis dans mon émoi Je ressasserais nos sueurs, sans cesse assiégeant l’âme sœur Si j’étais moi le fil de mes pensées ne s’rait pas filtré par ma voix Je dirais tout haut ce que je pense tout bas, j’me méfierais si j’étais toi Si j’étais moi je donnerais droit de vote à mes sentiments Je tomberais les masques et les armes, j’dirais je t’aime à mes parents Si j’étais moi Si j’étais moi Si j'étais moi cette chanson n'existerait pas Si j’étais moi j’aurais la peau couverte de reflets d’argent Je ferais 20 mètres de haut, je chevauch’rais des océans Si j’étais moi je chanterais des tempêtes de merveilles Je mangerais du croissant de lune, je ferais de l’ombre au soleil Si j’étais moi je f’rais la terre en plus de 7 jours cette fois Je fabriquerais un univers tout aussi fabuleux que moi Sublime, fier, éblouissant seraient synonymes de moi Si j’étais moi je me complairais dans les méandres de moi Si j’étais moi j’aurais abordé cette fille dans la station Sans imaginer ses 100 façons de me répondre « sans façon » Quand je serais moi Quand je serais moi Quand je serais moi...
11.
8h du mat’, un œil s’étire, je baille, je m’lève et je soupire Jusque là je me doute de rien, tout est banal tout est matin C’est dans l’miroir d’la salle de bains que j’ai aperçu ce vaurien Curieux passager clandestin, comme un intrus dans mon destin C’est quoi ce sourire au coin d’ma gueule ? C’est p’t’être pas le mien, non j’suis tout seul. Comme une balafre dans ma figure Un bel oiseau de bon augure Je passe mon visage au peigne fin, j’suis sûr qu’c’était pas là hier matin Ma face a un nouveau costume, la corpulence d’une plume Je sais pas d’où vient cette nouveauté, j’ai rien fait pour la mériter Mais je compte bien en profiter, dehors c’est novembre moi je suis en été ! Sur le trottoir d’une rue bondée, j’affiche mon sourire carnassier Face aux moroses automatiques, j’impose mes zygomatiques Une insolente bonne humeur, une insultante crise de bonheur Elles ne se cachent plus en dedans, regarde, le monde, j’ai trente deux dents ! C’est quoi ce sourire au coin d’ma gueule ? Oui c’est le mien, oui j’suis tout seul. Comme une balafre dans ma figure Un bel oiseau de bon augure J’ai passé tout l’après-midi à la prom’ner d’là à ici Ma bonne humeur, ma bonne amie, mon beau bonheur, ma bonhomie Ce flot de joie m’a épuisé tout autant qu’il m’a exalté Il est temps de me reposer, que vois-je là, oh un café ! Une bière, une table, une chaise et moi nous saluons « comment ça va ? » Voilà qu’je pars à rigoler, je vais passer pour un cinglé Sur une table un peu plus loin me fixent deux yeux féminins Sur son visage, ma pauvre amie, j’aperçois la même infamie C’est quoi ce sourire au coin d’ta gueule ? Ah c’est le tien, j’suis plus tout seul ! Comme une balafre dans ta figure Un bel oiseau de bon augure De cette rencontre peu commune, on en a fait table commune Concours de bras d’fer de sourires, de joie on souffre le martyr Nos yeux font des feux d’artifice, nos malheurs signent l’armistice Mon sourire n’est plus clandestin, p’t’être mêm’qu’il reviendra demain C’est quoi ce sourire au coin d’nos gueules ? Ah c’est les nôtres, on n’est plus seuls ! Comme une balafre dans nos figures Un bel oiseau de bon augure
12.
Ca commence. Jusque là, je n’étais nulle part à aucun moment. Et voilà que subitement, je suis ici à 12h55. Ils ont donné des noms à chaque moment. Il y a des 12h55 mais aussi des 20h34, des midis, des minuits et des 11h11. Tout ça c’est des moments, et pendant les moments on peut faire des choses comme remuer ses pieds, crier très fort, bouger presque pas du tout ou cligner des yeux. Et quand tu mets bout à bout tous ces moments ça s’appelle une vie. Une vie, c’est pour ça que je suis ici à 12h55. Une vie c’est un cadeau magnifique qu’on m’avait dit ! Je l’ouvre et à l’intérieur : rien ! On m’avait promis quelque chose de fantastique et voilà que je me retrouve avec rien. On me dit « Mais c’est là tout l’intérêt, c’est à toi de tout inventer ». Tu parles d’un cadeau ! Mais bon j’essaie. Un essai c’est un moyen pour se tromper. Plus je me trompe maintenant, moins je me trompe après. Ca s’appelle de l’expérience. Et des façons de se tromper il y en a des milliers alors l’expérience ça prend du temps. Ho, le temps ! Faut que je me dépêche, ça a commencé. Les autres c’est des personnes comme moi mais différentes sinon y’aurait que moi et ce serait dommage. Il y en a ici et ailleurs. Je les rencontre à des moments différents. Et si j’ai envie de les revoir, je peux le faire. Pour cela, je leur donne le nom d’un moment et celui d’un endroit et comme ça je peux les retrouver. J’ai tout compris ! Mon cadeau c’est les autres. C’est tout simple ! Juste partager des moments avec les autres. Je leur parlerai de mon 12h55 et eux de leur 9h58 et ensemble nous créerons des 20h02 et des 5h34. Ma vie va être merveilleuse ! J’ai découvert des nouvelles choses : le matin la nuit se cache, les sons c’est joli, l’eau c’est doux mais c’est fourbe, le visage a plein de formes différentes, ça sert à rien de respirer exprès parce que de toute façon, on le fait tout seul, quand on dort on existe un peu moins. Quand on empile des cubes, à la fin, ça fait une pile de cubes. Ca s’appelle construire. On peut construire des maisons pour qu’il y aie pas que dehors, des boîtes qui roulent pour aller plus vite à d'autres endroits, des fauteuils pour pas être debout tout le temps et même une amitié, c’est quelque chose qu’on construit avec un autre mais qui se voit pas. Après plusieurs moments, je suis devenu assez grand. Quand on est assez grand, on va à l’école. A l’école, j’apprends tout ce que les autres ont découvert avant moi. Par exemple, on peut faire des dessins qui veulent dire des mots. Grâce à ça, je vais savoir ce que les autres ont découvert sans devoir faire de l’expérience. A l’école il y a deux sortes d’autres. Les autres un peu comme moi et les autres pas trop comme moi. Les autres pas comme moi ça s’appelle des filles et elles sont jolies. Je sais pas pourquoi mais ça me plaît. Quand je les regarde j’ai plus envie de jouer au ballon, c’est un signe. Quand elles deviennent grandes les filles changent de forme alors c’est des femmes mais elles sont toujours jolies. Maintenant je suis plus grand aussi alors je dors avec elle, ça fait tout bizarre. Et je me sens fort puis très fragile, fatigué mais heureux. Je crois que ça va être compliqué. J’aime bien être avec une jolie. Et aussi j’aime bien être tout seul. Alors des fois elle comprend pas et alors elle s’en va et alors je veux plus être tout seul. Ca s’appelle un paradoxe. Des fois il pleut dehors, et des fois il pleut dedans. Maintenant j’ai un travail pour gagner des sous pour les dépenser quand je travaille pas. Le soir, j’allume une boîte dans laquelle y’a des autres qui sont pas vraiment là. A plein d’endroits y’a des autres qui tuent d’autres autres parce qu’ils sont pas d’accord avec eux. Alors j’éteins la boîte puis je m’en fous. Puis je me hais de m’en foutre. Puis je m’en fous de me haïr. J’ai dit à une jolie que je l’aimerais toute ma vie même si on sait très bien tous les deux que c’est peu probable. Ca s’appelle un mariage alors on a fait un bébé. Il est tout petit et c’est de ma faute s’il est là alors je dois bien m’en occuper pour m’excuser. Et aussi m’occuper d’elle. Mais quand est-ce que je m’occupe de moi ? Quand on est d’accord qu’on est plus d’accord c’est un consentement mutuel, c’est comme ça qu’on s’est séparé. Je revois les amis que je ne voyais plus et je préférais quand ils me manquaient. Je vais dans des cafés pour oublier que j’y suis et je dors avec des jolies sans les regarder dans les yeux. Au travail, ils m’ont dit qu'ils allaient se passer de mes services alors j’ai plein de moments pour moi. Je suis la dernière personne avec qui j’ai envie de passer du temps. Je voudrais voir mon bébé mais dans la lettre du juge les dessins disaient que « ma situation actuelle était défavorable » alors je m’allonge et mes yeux fondent sur mes joues. Je ne vais plus dans les cafés mais je ne sais pas où aller d’autre. Quand je passe sur un pont je regarde l’eau un peu trop longtemps. Je ne revois plus mes amis mais j’en ai un nouveau que je paie à la fin de nos discussions. Je retravaille, je fais du sport, je lis la vie des autres, je vais au cinéma. Et puis il y a cette jolie qui me regarde un peu trop longtemps. Mais moi j’ose plus regarder une jolie. Ce matin je revois mon bébé. Si mon évaluation est bonne je pourrais aussi le revoir dans 2 semaines. Parfois je regarde le vent dans les branches et je souris. Parfois pas mais ça me tracasse moins qu’avant. Il est 12h55, je suis à mi-chemin de mon cadeau. J’ai entendu le grondement du temps qui souffle. J’ai bu la terre et le soleil, j’ai brisé la lune. J’ai caressé, caressé. Je me suis débattu, je me suis perdu au bout des autres. Je suis tombé, je me suis relevé. J’ai gagné parfois. J’ai marché, j’ai couru, j’ai souffert, j’ai rit à gorge déployée, j’ai aimé à tombeau ouvert. Je vais pas dire que je regrette rien. Mais putain, j’ai vécu. Rêver Donner Aimer Tomber Bâtir Sourire Courir Partir Vouloir Pouvoir Savoir Y croire Défaire Parfaire Mystère 12h55 12h55 douceur 55 douleur 55

credits

released September 3, 2011

Paroles : Patrick Spadrille
Musique : Patrick Spadrille - Renaud Gilsoul - Gil Delogne - Thècle Joussaud - Jordan Greenwood (sauf "Plus ou moins" : Nicolas VO)
Mixage : Patrick Spadrille (Sauf "Pas" et "Les absents sont gris" : Stéphane Owen)

Photos album : Francis Tilmont
Maquillage : Fanny Vanbinnebeke
_____________

Merci à Michel Duprez pour son assistance sur le mixage de «Cafard».
Merci à Coach Mayou pour me faire découvrir le M de la M.
Merci à Nathalie et Michel Gilsoul pour leur accueil.
Merci à Elodie (Hegoaloo) pour la customisation des chapeaux de scène.
Merci à Cindy Kay pour la salle de répétitions et les cookies du succès.
Merci au Petit chapeau rond rouge d’avoir été la première salle à nous accueillir.
Merci à Stéphane Owen pour m’avoir prêté ses oreilles d’experts sur deux morceaux.
Merci à Edith, Mélanie et à tous ceux et celles qui m'ont inspiré ces chansons.
Merci à Daria de Martynoff et Marcelle De Cooman
de m'avoir accompagné dans la route qui mena à cet album.
Merci à Julie d’avoir été à mes côtés pendant la naissance de ces chansons.
Merci à Thècle Joussaud, Renaud Gilsoul, Gil Delogne et Jordan Greenwood sans qui cet album n'existerait pas.

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Patrick Spadrille Bruxelles, Belgium

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