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12h55, une vie

from Si j'​é​tais moi by Patrick Spadrille

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  • Compact Disc (CD) + Digital Album

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lyrics

Ca commence. Jusque là, je n’étais nulle part à aucun moment. Et voilà que subitement, je suis ici à 12h55. Ils ont donné des noms à chaque moment. Il y a des 12h55 mais aussi des 20h34, des midis, des minuits et des 11h11. Tout ça c’est des moments, et pendant les moments on peut faire des choses comme remuer ses pieds, crier très fort, bouger presque pas du tout ou cligner des yeux. Et quand tu mets bout à bout tous ces moments ça s’appelle une vie. Une vie, c’est pour ça que je suis ici à 12h55.
Une vie c’est un cadeau magnifique qu’on m’avait dit ! Je l’ouvre et à l’intérieur : rien ! On m’avait promis quelque chose de fantastique et voilà que je me retrouve avec rien. On me dit « Mais c’est là tout l’intérêt, c’est à toi de tout inventer ». Tu parles d’un cadeau ! Mais bon j’essaie. Un essai c’est un moyen pour se tromper. Plus je me trompe maintenant, moins je me trompe après. Ca s’appelle de l’expérience. Et des façons de se tromper il y en a des milliers alors l’expérience ça prend du temps. Ho, le temps ! Faut que je me dépêche, ça a commencé.
Les autres c’est des personnes comme moi mais différentes sinon y’aurait que moi et ce serait dommage. Il y en a ici et ailleurs. Je les rencontre à des moments différents. Et si j’ai envie de les revoir, je peux le faire. Pour cela, je leur donne le nom d’un moment et celui d’un endroit et comme ça je peux les retrouver. J’ai tout compris ! Mon cadeau c’est les autres. C’est tout simple ! Juste partager des moments avec les autres. Je leur parlerai de mon 12h55 et eux de leur 9h58 et ensemble nous créerons des 20h02 et des 5h34. Ma vie va être merveilleuse !
J’ai découvert des nouvelles choses : le matin la nuit se cache, les sons c’est joli, l’eau c’est doux mais c’est fourbe, le visage a plein de formes différentes, ça sert à rien de respirer exprès parce que de toute façon, on le fait tout seul, quand on dort on existe un peu moins.
Quand on empile des cubes, à la fin, ça fait une pile de cubes. Ca s’appelle construire. On peut construire des maisons pour qu’il y aie pas que dehors, des boîtes qui roulent pour aller plus vite à d'autres endroits, des fauteuils pour pas être debout tout le temps et même une amitié, c’est quelque chose qu’on construit avec un autre mais qui se voit pas.
Après plusieurs moments, je suis devenu assez grand. Quand on est assez grand, on va à l’école. A l’école, j’apprends tout ce que les autres ont découvert avant moi. Par exemple, on peut faire des dessins qui veulent dire des mots. Grâce à ça, je vais savoir ce que les autres ont découvert sans devoir faire de l’expérience.
A l’école il y a deux sortes d’autres. Les autres un peu comme moi et les autres pas trop comme moi. Les autres pas comme moi ça s’appelle des filles et elles sont jolies. Je sais pas pourquoi mais ça me plaît. Quand je les regarde j’ai plus envie de jouer au ballon, c’est un signe.
Quand elles deviennent grandes les filles changent de forme alors c’est des femmes mais elles sont toujours jolies. Maintenant je suis plus grand aussi alors je dors avec elle, ça fait tout bizarre. Et je me sens fort puis très fragile, fatigué mais heureux. Je crois que ça va être compliqué.
J’aime bien être avec une jolie. Et aussi j’aime bien être tout seul. Alors des fois elle comprend pas et alors elle s’en va et alors je veux plus être tout seul. Ca s’appelle un paradoxe. Des fois il pleut dehors, et des fois il pleut dedans.
Maintenant j’ai un travail pour gagner des sous pour les dépenser quand je travaille pas. Le soir, j’allume une boîte dans laquelle y’a des autres qui sont pas vraiment là. A plein d’endroits y’a des autres qui tuent d’autres autres parce qu’ils sont pas d’accord avec eux. Alors j’éteins la boîte puis je m’en fous. Puis je me hais de m’en foutre. Puis je m’en fous de me haïr.
J’ai dit à une jolie que je l’aimerais toute ma vie même si on sait très bien tous les deux que c’est peu probable. Ca s’appelle un mariage alors on a fait un bébé. Il est tout petit et c’est de ma faute s’il est là alors je dois bien m’en occuper pour m’excuser. Et aussi m’occuper d’elle. Mais quand est-ce que je m’occupe de moi ?
Quand on est d’accord qu’on est plus d’accord c’est un consentement mutuel, c’est comme ça qu’on s’est séparé. Je revois les amis que je ne voyais plus et je préférais quand ils me manquaient. Je vais dans des cafés pour oublier que j’y suis et je dors avec des jolies sans les regarder dans les yeux.
Au travail, ils m’ont dit qu'ils allaient se passer de mes services alors j’ai plein de moments pour moi. Je suis la dernière personne avec qui j’ai envie de passer du temps. Je voudrais voir mon bébé mais dans la lettre du juge les dessins disaient que « ma situation actuelle était défavorable » alors je m’allonge et mes yeux fondent sur mes joues.
Je ne vais plus dans les cafés mais je ne sais pas où aller d’autre. Quand je passe sur un pont je regarde l’eau un peu trop longtemps. Je ne revois plus mes amis mais j’en ai un nouveau que je paie à la fin de nos discussions. Je retravaille, je fais du sport, je lis la vie des autres, je vais au cinéma. Et puis il y a cette jolie qui me regarde un peu trop longtemps. Mais moi j’ose plus regarder une jolie.
Ce matin je revois mon bébé. Si mon évaluation est bonne je pourrais aussi le revoir dans 2 semaines. Parfois je regarde le vent dans les branches et je souris. Parfois pas mais ça me tracasse moins qu’avant.
Il est 12h55, je suis à mi-chemin de mon cadeau. J’ai entendu le grondement du temps qui souffle. J’ai bu la terre et le soleil, j’ai brisé la lune. J’ai caressé, caressé. Je me suis débattu, je me suis perdu au bout des autres. Je suis tombé, je me suis relevé. J’ai gagné parfois. J’ai marché, j’ai couru, j’ai souffert, j’ai rit à gorge déployée, j’ai aimé à tombeau ouvert. Je vais pas dire que je regrette rien. Mais putain, j’ai vécu.

Rêver
Donner
Aimer
Tomber
Bâtir
Sourire
Courir
Partir
Vouloir
Pouvoir
Savoir
Y croire
Défaire
Parfaire
Mystère

12h55
12h55
douceur 55
douleur 55

credits

from Si j'​é​tais moi, track released September 5, 2011
Paroles : Patrick Spadrillle
Composition : Renaud Gilsoul
Arrangements : Thècle Joussaud, Gil Delogne et Jordan Greenwood

Violoncelle : Thècle Joussaud
Guitares acoustiques : Renaud Gilsoul
Basse et Guitare électrique : Gil Delogne
Percussions et batterie : Jordan Greenwood

Dans les rôles des Autres : Christelle Delbrouck, Claire De Reuck, MC Samson, Catherine Vaes, Gilles Delvaulx, Mathieu Loos, Philippe Rasse

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Patrick Spadrille Bruxelles, Belgium

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